Le concept… du mouton à cinq pattes

Le cahier des charges est précis :
c’est celui d’un navigateur au long cours.

Le Boréal est un bateau de voyage solide, rapide, volumineux et «passe-partout», confortable en mer comme au mouillage.

« J’ai voulu faire un bateau sûr et rapide, simple d’utilisation et d’entretien, agréable à l’œil  et qui se sente aussi à l’aise dans le port de Bonifacio que dans un lagon de Polynésie ou face aux tempêtes des 50ièmes hurlants. »

Jean-François Delvoye

Jean-François Delvoye voulait :

  • un dériveur lesté qui remonte au vent sans taper, en gardant la barre douce… (une gageure !),
  • un cockpit ergonomique avec 2 places assises sous abri et une position debout sous la casquette pour ôter son ciré avant de rentrer dans le bateau,
  • un poste de barre ergonomique qui, quelle que soit la position du barreur, permette une visibilité totale sur l’avant du bateau,
  • une véritable porte étanche pour l’entrée,
  • un poste de quart ou «doghouse» équipé d’une immense table à carte qui permet de veiller assis à l’intérieur avec une vue de 360°.

Pour une vie « longue durée » à bord, les éléments suivants sont essentiels :

  • une zone de vie et un salon de pont avec vue sur la mer,
  • une isolation poussée au maximum pour supprimer tout pont thermique et éviter la condensation à bord,
  • une capacité de stockage importante en eau, en gasoil et en vivres,
  • une immense soute arrière offrant possibilité d’embarquer du gros matériel tel une annexe semi-rigide équipée d’un moteur puissant, un parapente ou encore une moto tout terrain,
  • un cockpit spacieux et accueillant avec un grand espace de vie au soleil sur l’arrière (vous y déplierez votre transat… comme à la maison),
  • un système de ventilation bien pensé,
  • un dériveur pour l’échouage dans des endroits inaccessibles aux voiliers à grand tirant d’eau.

Loin de vouloir revendiquer l’idée «d’avoir inventé quelque chose», le Boréal est un condensé de bonnes idées.

Ainsi, pour garantir les meilleures performances possibles à la voile les appendices sont profilés et un gros travail de centrage des poids a été effectué :

  • leste en plomb monobloc,
  • guindeau et chaîne ramenés à la base du mât.

Une étrave brise glace complétée d’un compartiment étanche à l’avant et à l’arrière, mais aussi du vitrage double, le guindeau, positionné à la base du mât permettant d’envoyer la grande voile ou un équipier en tête de mât sans effort, la possibilité d’un petit bureau dans chaque cabine où les enfants « globe flotteurs » pourront s’appliquer sur leurs cours du CNED.

Les solutions techniques

Chez Boréal, les réponses
à vos questions sentent le vécu !

Au travers du vécu des deux Jean-François et des retours de leurs clients, Boréal a accumulé une expérience de la grande croisière qui est rare, voire unique.

Jean-François Delvoye dirige lui-même le bureau d’études dont les calculs de structures et de stabilité sont vérifiés par des organismes internationaux. Il est ainsi encore aujourd’hui au cœur de la conception de ses bateaux.

« Il est rare de voir un bateau forgé par autant d’expérience en mer et de réflexions en situation. »

Alexis Guillaume – l’Écho, 3 janvier 2009

  • Même si l’aluminium n’est pas un impératif de voyage, cela semble le matériau le mieux adapté. Par son exceptionnelle capacité à se déformer sans se rompre, l’aluminium donne à son équipage les meilleures chances de se sortir d’un accident majeur…

D’un point de vue technique :

  • La coque en aluminium 5086 et 5083 à triple bouchain sur membrures et lisses flottantes.
  • Le fond plat et la quille à 12 mm, le bouchain inférieur en 8 mm, les bouchains moyens et supérieurs en 5 mm et le pont en 4 mm.
  • Une attention toute particulière est apportée aux soudures. Ici pas d’enduit pour récupérer ou cacher un travail de chaudronnerie imparfait.
  • La construction comprend en outre, une étrave brise glace, un compartiment étanche avant et arrière, une isolation poussée dans pont thermique, du vitrage double.

La carène est résolument moderne avec des entrées d’eau fines, des lignes très tendues sur l’avant, un bau important mais pas extrême, un arrière porteur.

Les élancements arrière sont relativement importants pour obtenir une flottaison dynamique maximum et traîner peu d’eau, en tenant compte que, même en espérant surfer sur les alizés, nous restons sur une coque à déplacement.

La carène est équilibrée et subit très peu de déformation à la gîte.

L’embryon de quille a plusieurs fonctions :

  • Permettre un échouage sans soucis (semelle et carlingue en 12 mm).
  • Assurer un plan anti-dérive pour la stabilité de route.
  • Protéger de manière efficace l’hélice et le safran.
  • Abaisser le centre de gravité (le moteur, le lest, les batteries et les réservoirs de gasoil sont dans cette quille).

1 dérive et 2 dérives sabre à l’arrière :

La dérive, au profil NACA, porte le tirant d’eau de 1,15m à 3m15 (Boréal 52). La construction minutieuse permet d’en espérer la portance que l’on attend d’un tel appendice. Jouer sur l’angle de la dérive permet d’avancer ou reculer le centre anti-dérive et ainsi équilibrer la barre.

Deux dérives sabres inclinés à 14° avec une incidence de 4,5° placées à l’arrière permettent, en jouant sur la hauteur immergée de la dérive sous le vent, d’équilibrer le bateau au près et ainsi soulager le pilote.

Au portant, dérive centrale haute, dérives arrières mi-immergées, le bateau se barre à deux doigts.

Partant d’une carène performante, le travail s’est porté sur le centrage des poids et l’abaissement du centre de gravité. La baille à mouillage (250 kg de chaîne) se trouve au pied du mât. Un tube traversant les barrots emmène la chaîne du davier à la baille.

Le moteur et les batteries sont dans l’embryon de quille, ce qui place le CG de l’ensemble 400 mm sous la flottaison et 1400 mm en avant de la position « classique ».

Le lest est logé dans des compartiments au fond de l’embryon de quille, ce qui abaisse son CG de plusieurs dizaines de centimètres par rapport à un dériveur intégral. Contrairement à la technique habituellement utilisée (pose de petits lingots entassés) les masses de plombs sont moulées d’une pièce puis posées dans la quille, isolées de celle-ci par une résine d’isolement. Résultat de la technique : un gain de 20 % en densité, donc abaissement du centre de gravité et gain de puissance.

Ces efforts aboutissent à une courbe de stabilité plus qu’intéressante, plaçant le moment de redressement maximum, pour 12,831 t.m., à 60° pour le Boréal 50.